D’un masque de Bakwas au nez bleu en bec crochu, des disques de laiton perforés sur les yeux ceints d’une orbite vert foncé, des marques faciales rouges, blanches et noires, un voile couvert de plumes et de poil, des rubans de couleur vive, des oreilles pointues.
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Bak´was

Le Sauvage

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Personnage petit mais vigoureux, le Bak´was mesure environ la moitié de la taille d’un adulte. La pointe de son nez crochu se recourbe jusqu’à toucher la lèvre supérieure de sa bouche généralement ouverte, son corps est vert et poilu. Son nom signifie en français « incarnation de l’homme chtonien. » Habitant le pays des fantômes, Bak´was est le chef du peuple sylvestre et le gardien de l’âme des noyés. Qui se perd en forêt ou lors d’un voyage en canot fera peut-être la rencontre d’un Bak´was. Cette créature lui offrira ce qui semble être du saumon séché, mais il s’agit en vérité de bois pourri, d’asticots, de serpents ou de lézards. Si l’égaré en mange, il se transformera sur le champ en un fantôme et deviendra à jamais un membre de la suite du Bak´was. Bak´was quitte parfois les profondeurs sylvestres pour se rendre sur des plages isolées à la recherche de dzoli, de coques, l’une de ses nourritures préférées. On surnomme parfois Bak´was « le pêcheur de coques, » « le chef des fantômes » ou encore « le chasseur nocturne. » Bak´was étant une créature timide ayant d’une certaine manière peur des hommes, le danseur Bak´was relève souvent son coude pour cacher son visage masqué de la vue des spectateurs. Le Bak´was apparaît à la fois dans le cérémonial T´seka et dans le Tła’sala, le premier étant d’un rang plus élevé. Le danseur porte un masque représentant cet être surnaturel, un costume velu ainsi qu’un collier, des bracelets et des genouillères en pruche, marques de l’habitat sylvestre du Bak´was.

Propriétaire

T´sandigan ’Nage’, Harry Mountain, Mamalilikala (Village Island)

Créateur

Xi’xa’niyus, Bob Harris

Plus d’informations

Duncan Campbell Scott, le surintendant général des affaires indiennes du Canada de 1913 à 1932, joua un rôle majeur dans la destruction systémique des cultures des Premières Nations. Ironiquement, cet homme, ardent défenseur de la loi anti-potlatch ayant conduit à l’enlèvement des attirails cérémoniels kwakwaka’wakw de leurs communautés d’origine, en garda ce masque de Bak´was dans son bureau, pour son plaisir personnel.

Données du catalogue

Matériaux

Bois, cèdre; fibre, coton; poil, crin de cheval; métal, cuivre; plumes

Numéro d’inventaire

80.01.013

Description matérielle

Masque de Bak´was sculpté en cèdre rouge. La tête est faite d’un seul bloc de bois et les pièces rapportées qui forment les deux oreilles sculptées en forme de cornes sont clouées aux côtés. Le masque semble avoir été enduit d’une sous-couche de peinture blanche. Le front est noir; une forme en U scindé rouge part du dessus de chaque sourcil noir. Les deux extrémités latérales du front figurent en rouge. De petites oreilles pointant vers le haut sont peintes en rouge avec quelques touches de blanc; elles sont attachées à hauteur des sourcils. Profondément creusées, les orbites sont peintes en vert foncé. Du noir marque la ligne externe des paupières, la ligne interne est sculptée et peinte en blanc. Les yeux sont des cercles noirs sur lesquels ont été fixés des disques de laiton plus petits, à l’aide de clous à tête perdue (de petits clous de finition). Les disques de laiton ont été percés au centre, de même que le bois en-dessous, facilitant ainsi la vision du porteur. Des paillettes de mica ont été mélangées à la peinture des orbites. Le masque présente un grand nez crochu, peint en bleu sarcelle. Le nez se recourbe par-dessus la lèvre supérieure jusqu’à toucher la bouche ouverte. Au sommet du crâne ont été clouées des touffes de petites plumes teintes en magenta. Des touffes de crin de cheval (ou de longs poils de vache) encore fixées à la peau sont attachées au centre. Ces touffes sont clouées au-dessus d’un morceau de peau qui a perdu toute sa fourrure ou tous ses poils. Une cage d’arrimage en brindilles courbées est clouée à l’arrière du masque. Bien ajustée sur cette cage, une grande pièce d’étoffe blanche est clouée sur le pourtour du masque. Des rangées de plumes brunes sont cousues à l’arrière de cette étoffe et sous le menton. Une bande d’étoffe rouge est nouée au sommet de la cage, à travers le voile. À cette bandelette sont liées une brindille et une botte d’écorce de cèdre déchiquetée. Une épaisse pièce en étoffe de couverture sert de rembourrage dans l’intérieur de la cage. Une grenouille est représentée à l’envers sur la lèvre inférieure. Noir, vert, blanc, rouge, bleu, brun, magenta.