Un terrifiant masque de corbeau au long bec articulé, peint en noir, rouge et blanc, de l'écorce tressée pendant de l'arrière.
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Gwaxgwakwalanuksiwe’

Corbeau de l’Extrême-Nord du monde

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Le Corbeau surnaturel est l’un des oiseaux au service du Mangeur-d’hommes de l’Extrême-Nord du monde. Le rôle de ces oiseaux était de tuer des gens pour en nourrir leur maître. Lorsque le danseur cannibale entend le nom de ce corbeau, il s’agite et se met à courir frénétiquement.

Propriétaire

T´sandigan ’Nage’, Harry Mountain, Mamalilikala (Village Island)

Plus d’informations

Moment spectaculaire et critique, le hamsamala – la danse des masques Hamat´sa – occupe la troisième partie du rituel Hamat´sa. Des oiseaux anthropophages surnaturels, auxiliaires et frères de l’esprit cannibale, apparaissent à cette étape du rituel : les plus connus sont Gwaxgwakwalanuksiwe’ « Corbeau de l’Extrême-Nord du monde », Huxhugwaxtawe’ « Huxwhukw du ciel », et Galugada’yi, « Bec tordu du ciel ». Ces oiseaux anthropophages sont parmi les plus impressionnants et les plus nombreux de tous les masques kwakwaka’wakw. Ces masques suivent des règles formelles strictes et ils doivent être bordés d’écorce de cèdre déchiquetée. On les distingue par la forme particulière de leurs becs et par le cri propre à chacun d’eux. La mâchoire articulée permet au danseur de fermer le bec d’un coup sec en tirant une ficelle de dessous la décoration d’écorce de cèdre. Un harnais attaché autour de la poitrine du danseur soutient le masque. Les longs becs servent à éclater des crânes humains pour en manger la cervelle, ou à en arracher les yeux. Les oiseaux anthropophages arrivent l’un après l’autre. Le danseur s’exécute d’abord debout avant de s’accroupir et de sautiller devant le feu. Puis il s’assied par terre, bascule son bec vers le sol et le relève en l’air par de longs balancements, en claquant vivement du bec et en lançant le spectaculaire cri propre à l'oiseau qu'il incarne. Après s’être relevé, il se dirige vers son prochain point d’arrêt sur l’aire de danse et un autre oiseau entre en scène. Se faisant face d’un côté et de l’autre du feu, ils dansent en claquant du bec, puis reproduisent la chorégraphie précédente. Jusqu’à quatre danseurs prennent part à cette représentation.

Données du catalogue

Provenance

Propriété de Harry Mountain jusqu’à sa cession forcée à l’agent des Indiens William Halliday, le 25 mars 1922. Halliday exposa ensuite les objets saisis dans la maison paroissiale d’Alert Bay et il les y photographia. Après en avoir fait l’inventaire, il emballa les objets en juin et fin septembre, il les expédia à Edward Sapir, au Musée national de l’homme (l’actuel Musée canadien de l’histoire). Ils restèrent alors en possession du musée jusqu’à leur restitution aux sociétés culturelles Nuyumbalees et U’mista, en 1979.

Matériaux

Bois, cèdre; tissu, corde; étoffe, coton; peinture; métal, clous

Dimensions

72,0 cm

Numéro d’inventaire

80.01.014

Description matérielle

Masque aviaire en bois sculpté, plutôt grossièrement peint. Le rouge utilisé est du vermillon. Un nez aux narines creusées par en-dessous et peintes en vermillon surmonte le bec. Les narines se prolongent en un crochet à grand rayon sculpté au-dessus du bec droit. Il y a visiblement eu des réparations : des bandes de métal peintes en noir sont clouées de part et d’autre des narines noires. Une ficelle tressée sert de corde de retenue à la mâchoire du bec. Noir, blanc, rouge.