D'une dague en bois et un masque Dzunukwa de chef profondément sculpté, noir avec des taches rouges, les cheveux clairs.
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Gikamł et K´aldayu

Masque Dzunuk´wa de chef et dague brise-cuivre

Le Gikamł représente l’ogresse des bois Dzunuk´wa dans sa version masculine. On distingue deux types de masques de Dzunuk´wa : un masque utilisé pour les danses, le plus souvent féminin, et un autre, non dansé mais porté par les chefs comme marque de prestige et de richesse. La dague à pommeau en tête de Dzunuk´wa est un brise-Cuivre servant à découper rituellement une plaque de Cuivre.

Propriétaire

Masque : Kwaxala’nukwame’, Amos Dawson, Mamalilikala (Village Island)

Brise-Cuivre : Hiłamas, « Captain John » Speck, Ławit´sis (Turnour Island)

Plus d’informations

Masque : On distingue deux types de masques Dzunuk´wa : l’un, dansé, est appelé Dzunukwamł. L’autre, le Gikamł, sert aux chefs à indiquer leur prestige et leur richesse. Cette Dzunuk´wa de chef est plus petite que la version dansée, juste assez grande pour couvrir le visage. Le Gikamł n’est pas dansé, mais montré à la fin d’un potlatch pour signifier un statut prestigieux. Un chef peut l’exhiber au terme de son potlatch au moment où il est fait état de sa richesse et de l’histoire et des privilèges familiaux, ou aussi lors de la présentation finale de son Cuivre. Il faut souligner qu’un jeune chef ne peut pas utiliser de Gikamł. En fait, un chef doit déjà être bien établi pour utiliser un tel masque et il doit avoir organisé au moins quatre potlatchs.

Brise-cuivre : Autrefois, briser un Cuivre constituait le plus grand défi que son propriétaire pouvait lancer à un rival, qui se devait de répondre en brisant un autre Cuivre de valeur égale ou supérieure. Un rival qui ne pouvait répliquer comme il se doit s’exposait à l’humiliation aux yeux de la communauté. La découpe d’un Cuivre se faisait à l’aide d’une arme ou d’une massue cérémonielle servant à détacher des sections du Cuivre. Le Dzunuk´wa – mâle – est la créature représentée sur le Gikamł ou masque Dzunuk´wa de chef, ainsi que sur les dagues utilisées lorsque des chefs brisent un Cuivre, ceux-ci s’identifiant par là à ces géants sylvestres craints et respectés, appelés Dzunuk´wa. Les sections du Cuivre à détacher étaient préalablement incisés à l’aide d’un burin et d’un marteau de sorte qu’elles se détachent aisément d’un coup de massue. Au cours d’un potlatch, un danseur brandissait le Cuivre d’un air menaçant et les sections détachées pouvaient être données au chef rival ou détruites en les jetant au feu ou à la mer. De nos jours, briser un Cuivre n’est pas permis dans la maison cérémonielle d’Alert Bay, parce que c’est perçu comme un acte d’une hostilité extrême équivalant à souhaiter la mort de son rival.

Données du catalogue

Matériaux

Masque : bois, cèdre; peau, ours; peau, cheval; peinture, graphite; métal, clous

Brise-Cuivre : bois, cèdre; peinture; peau, ours; métal, clous

Dimensions

Masque : 23,0 cm x 29,0 cm x 11,5 cm

Brise-Cuivre : 10,0 cm x 45,0 cm x 8,0 cm

Numéro d’inventaire

Masque : 80.01.147

Brise-Cuivre : 80.01.036

Description matérielle

Masque : masque de Dzunuk´wa aux sourcils, à la moustache et à la barbe figurés par des bandelettes de peau clouées. De longues bandes étaient aussi clouées sur le pourtour du masque. Une longue chevelure faite de plusieurs petites touffes de crin de cheval clouées au sommet du crâne pend vers l’arrière et sur les côtés. Le masque est entièrement peint en noir graphite et en rouge. On voit aussi quelques peintures inhabituelles à l’arrière du masque, autour des yeux et des réparations en laiton.

Brise-Cuivre : Dague en bois en forme d’assommoir en pierre dit « tueur d’esclaves » dotée d’une longue « lame » à quatre côtés, fuselée en une pointe fine. La poignée rappelle le haut des pierres-marteau plates. Le pommeau a la forme d’un visage de Dzunuk´wa sculpté. Le visage peint en noir présente un creux gris verdâtre sur chaque joue et deux creux sur le front, peints de la même couleur. Cheveux, sourcils et moustache sont en fourrure d’ours noir attachée par de petits clous (l’essentiel des poils a disparu, ne laissant que la peau). La poignée est peinte en gris-vert, la « lame » est dorée, avec le nom « Speck » inscrit dessus.