Un coffre à trésor Kawatsi avec couvercle, en cèdre, non sculpté mais peint en noir et rouge.
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K´awat´si

Boîte à trésor

Les boîtes à trésor revêtent une grande importance aux yeux des Kwakwaka’wakw car elles servent à entreposer les trésors les plus précieux d’une famille tels que des couvertures de danse, des masques et des sifflets. Une dent de castor a servi à créer la texture à la surface de cette boîte.

Propriétaire

Waxawidi

Plus d’informations

Ce coffre illustre une tentative d’adaptation artistique dans une période de changements culturels et de répression, les années 1920 et 1930. La boîte a été réalisée avec des planches sciées et des clous; des blasons sont peints sur les quatre côtés. Les motifs en ligne de forme qui décorent ce coffre sont des exemples intéressants de peinture à main levée dans le style kwakwaka’wakw. Il s’agit probablement de l’œuvre de Charlie James. Son nom kwak´wala, « Yakuglas », est peint en rouge sur l’arrière.

Données du catalogue

Matériaux

Bois, cèdre; peinture; métal, clous

Numéro d’inventaire

VII.E.533

Description matérielle

Coffret fabriqué à partir de planches de bois clouées. Le couvercle, aujourd’hui endommagé, est articulé à la boîte sur des charnières. Des lattes de bois sont clouées au rebord; il en manque une. Les quatre côtés présentent des plinthes clouées à la base. Sur ces mêmes côtés, quatre motifs en ligne de forme, tous différents, sont peints en noir et rouge sur un fond de bois nu.

Le blason à l’avant présente les traits d’un ours macrocéphale au corps compact. Les pattes et les mains sont peintes de part et d’autre, déconnectées du corps. Cette représentation détachée est caractéristique d’un style kwakwaka’wakw. Sur le côté gauche, on reconnaît clairement un oiseau, probablement même un corbeau. Le motif s’inscrit dans un rectangle laissant une large bordure de bois non peint de part et d’autre. Les blasons exhibés sur les deux autres côtés sont plus difficiles à interpréter. À droite, le motif est même quelque peu abstrait. On reconnaît au milieu un demi-visage muni d’un bec ainsi qu’une aile dotée de plumes.

L’arrière est d’une construction très semblable à l’avant, avec une créature représentée en double vue de profil et deux éléments détachés de chaque côté. Ces éléments sont très probablement les nageoires d’un monstre marin inspiré de la baleine ou de l’épaulard.

L’arrière fait stylistiquement écho à l’avant et les côtés gauche et droit présentent un thème commun. Il convient donc d’interpréter les motifs deux par deux. Une même créature aviaire serait représentée sur les côtés, selon différentes perspectives. Sur l’avant, les motifs de « nageoires » contenus dans le corps de l’ours acquièrent ainsi plus de sens si l’on considère que l’avant et l’arrière illustrent une seule et même « chimère. » (Quentin Ehrmann-Curat, 2016).