Signification de U’mista
Traduction Française de Signification de U’mista
Autrefois, les gens étaient parfois faits prisonniers lors de raids. À leur retour chez eux, à la suite du paiement d’une rançon ou d’un autre raid, on disait qu’ils avaient u’mista. La restitution de nos trésors, par des musées lointains notamment, est en un sens un u’mista. C’est pourquoi nos anciens suggérèrent d’appeler le bâtiment abritant la collection du potlatch le U’mista.
La loi sur les Indiens interdit le potlatch au Canada de 1885 à 1951. Notre peuple fut accusé et jugé pour avoir assisté au potlatch du chef Dan Cranmer en 1921. Nos chefs signèrent un document de la Cour et ils s’engagèrent à ne plus organiser de potlatchs jusqu’à modification de la loi, afin que les gens n’aillent pas en prison. Vingt chefs refusèrent de signer et ils furent emprisonnés. La collection du potlatch fut prise à notre peuple en application de cet accord illégal. La plupart de nos trésors sont rentrés chez eux, abrités au U’mista à Alert Bay et au Nuyumbalees à Cape Mudge.
La loi anti-potlatch ne fit jamais l’objet d’une abrogation législative formelle, elle fut tout simplement biffée des codes canadiens en 1951. Les Kwakwaka’wakw avaient espéré que le gouvernement canadien enverrait un message plus fort sur la nature de cette loi en l’abrogeant formellement.
Le retour de la collection
Une fois le potlatch redevenu légal, les choses commencèrent à changer. Le chef Andy Frank, un Kwakwaka’wakw qui vivait à Comox, adressa sans succès une requête au gouvernement fédéral en vue d’obtenir le retour des attirails de potlatch et une aide pour l’établissement d’un musée autochtone qui les abriterait à Comox. D’autres tentatives autochtones individuelles échouèrent à obtenir aussi précocement le retour des objets de potlatch.
Dans les années 1960, les Kwakwaka’wakw engagèrent un effort concerté en vue de la restitution de leurs trésors et dix ans plus tard, ils adressèrent une requête collective au gouvernement canadien pour un retour de leurs attirails. La Société culturelle U’mista fut constituée le 22 mars 1974 avec pour objet explicite la négociation de la rétrocession de ces objets.
Les Kwakwaka’wakw étaient en mesure de démontrer que l’agent des Indiens Halliday avait fait illégalement pression sur nos aïeuls pour qu’ils lui remettent leurs attirails. Le conseil d’administration de la Corporation des Musées nationaux du Canada accepta finalement et le processus de rapatriement de ces trésors s’enclencha. De plus, le gouvernement fédéral dut admettre qu’il n’avait pas correctement entretenu ces trésors. Dans le cadre de l’accord de restitution des attirails, deux musées kwakwaka’wakw furent construits pour les abriter convenablement. Chaque famille put choisir quelle institution conserverait ses attirails et l’ensemble des tribus kwakwaka’wakw fut impliqué dans le processus décisionnel et la conception des deux musées. L’un se trouve à Alert Bay et l’autre, à Cape Mudge sur l’île Quadra, à l’extrême sud du territoire kwakwaka’wakw. Le Musée et Centre culturel Kwagiulth de Cape Mudge ouvrit ses portes le 29 juillet 1979 et le Centre culturel U’mista d’Alert Bay fut inauguré le 1er novembre 1980.